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Aujourd’hui, j’avais envie d’évoquer avec vous un sujet qui me tiens à coeur et qui mérite d’être davantage relevé :

La condition animale au Japon

Parler de la condition animale au Japon est important pour plusieurs raisons, tant sur les plans éthique, culturel, environnemental, qu’économique.
Je le rappelle, aucun pays n’est parfait et chacun à son lot de défauts. Aujourd’hui nous allons parler des aspects négatifs sur le Japon concernant la condition animale, car même si on y fait juste un voyage, c’est quand même un sujet important à considérer 😇

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Ce qu’en dit la loi

La législation japonaise en matière de protection animale existe, mais elle est souvent critiquée pour être insuffisante et peu contraignante.

La principale législation au Japon sur la protection animale est la Loi sur la protection et la gestion des animaux (動物の愛護及び管理に関する法律, Dōbutsu no Aigo Oyobi Kanri ni Kansuru Hōritsu), qui a été promulguée en 1973 et a fait l’objet de plusieurs révisions, la dernière en 2019. Cette loi couvre les animaux domestiques, les animaux d’élevage et certains animaux sauvages. Voici quelques points clés :

  • Devoir de protection des animaux : La loi stipule que les humains ont le devoir de traiter les animaux avec respect et de leur épargner des souffrances inutiles. Les animaux sont considérés comme des êtres sensibles, et la loi promeut leur bien-être, leur vie et leur santé.
  • Interdiction des mauvais traitements : Il est interdit de tuer, blesser ou maltraiter un animal sans raison valable. Les sanctions pour cruauté envers les animaux ont été renforcées en 2019. Les contrevenants risquent jusqu’à cinq ans de prison ou une amende allant jusqu’à 5 millions de yens.
  • Conditions de détention : La loi impose certaines normes pour les animaux gardés en captivité (animaux de compagnie, animaux d’élevage), en termes de soins, de nourriture, de sécurité et de conditions de vie. Les propriétaires d’animaux doivent veiller à répondre aux besoins de base de leurs animaux.
  • Euthanasie : L’euthanasie des animaux domestiques est légale, mais la loi demande que ce soit fait de manière humaine, sans souffrance inutile.

Concernant la chasse à la baleine dont nous entendons souvent parler, le Japon a longtemps pratiqué la chasse à des fins dites « scientifiques ». En 2019, le pays a pourtant repris la chasse à la baleine à des fins commerciales dans ses eaux territoriales, une décision qui a suscité de nombreuses critiques internationales. Bien que la loi régule cette chasse, elle reste un sujet controversé et assez loin d’être résolu !

Finalement, bien que cette loi sur la protection animale existe, son application est souvent jugée faible. Les autorités locales sont responsables de son enforcement, mais elles manquent souvent de moyens ou de volonté pour faire respecter les règlements. Les poursuites pour cruauté envers les animaux sont rares, et les sanctions légales, bien qu’améliorées, sont encore insuffisamment appliquées.

Nous pouvons tout de même garder espoir car les attitudes envers la protection des animaux sont progressivement en train de changer, grâce à la sensibilisation du public et aux actions des organisations de protection des animaux. Par contre, la pression pour réformer les lois et améliorer leur application vient souvent de l’extérieur, notamment des ONG internationales…

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Le bien-être animal

 

La question du bien-être animal touche à des questions fondamentales sur la manière dont les sociétés traitent les êtres vivants. Au Japon, des pratiques comme la chasse à la baleine, les pet-cafés, les animaleries ou la pêche aux dauphins, bien que traditionnelles, soulèvent de vifs débats éthiques tant à l’intérieur du pays qu’à l’international. C’est d’ailleurs un bon point, il me semble, que les pays extérieurs s’y intéressent et « boycottent » certaines pratiques et lieux.

  • Les animaux domestiques : Les animaleries japonaises vendent des animaux très jeunes, particulièrement prisés pour leur petite taille et leur aspect mignon. Par contre, les animaux dans ces magasins sont souvent confinés dans de petites cages ou des vitrines en verre, parfois exposés à des lumières vives et à un environnement bruyant. Ces conditions peuvent être stressantes pour les animaux. Vous en verrez malheureusement encore beaucoup si vous allez au Japon. C’est même quelque chose de normalisé même si certains efforts sont faits.
    ➡️ Pour ma part, je me suis déconstruite (= la capacité d’un individu de se questionner pour mieux s’émanciper de certains stéréotypes) à ce sujet car effectivement, je trouvais ça aussi « normal » lorsque j’étais plus jeune. Ma famille m’amenait souvent dans ces animaleries juste pour voir les petits animaux, et je n’avais pas la notion de la cruauté et je n’imaginais pas les conditions dans lesquelles ils vivaient. Maintenant, c’est à mon tour de leur apprendre que ce n’est pas censé être normal 😇

Et concernant les abandons et l’euthanasie, bien que de plus en plus de Japonais adoptent des animaux de compagnie, les problèmes d’abandons et de surpopulations restent très préoccupants. Les animaux non vendus peuvent être euthanasiés ou retournés aux éleveurs, et beaucoup d’animaux achetés sur un coup de tête finissent par être abandonnés. Au final, ça reste souvent un cercle vicieux pour l’animal. 

 

Les pet-cafés

Les cafés pour animaux sont des établissements où les clients peuvent interagir avec divers animaux tout en sirotant une boisson. Ces cafés sont très populaires, surtout dans les grandes villes.
La réglementation des pets cafés est encore légère, bien que des efforts soient faits pour améliorer les conditions. Surtout pour les cafés à animaux exotiques qui suscitent des grosses préoccupations en raison des besoins spécifiques de ces animaux en matière d’habitat et de soins. Car oui, malheureusement on trouve des cafés à hérissons, à hiboux, à cochons, etc., beaucoup d’animaux qui n’ont rien à faire dans ce genre de cadre. 

On assiste tout de même à une sensibilisation accrue aux droits des animaux, certains pets cafés mettent en place des pratiques plus respectueuses de l’animal, ou aussi des cafés qui collaborent avec des refuges pour animaux pour proposer des adoptions et sensibiliser les clients.

 

La ferme, les animaux d’élevage et les zoo

Concernant les zoos et aquariums, les établissements doivent obtenir une licence et répondre à des exigences minimales en matière de soins aux animaux. Cependant, certains parcs et aquariums, en particulier ceux qui exploitent des dauphins et des orques (comme le parc marin de Taiji ou l’aquarium de Nagoya que j’ai moi-même expérimenté) sont critiqués pour ne pas respecter les normes internationales de bien-être animal.

Du côté des élevages, c’est malheuresement pire, la loi impose certaines normes de bien-être pour les animaux d’élevage mais ces normes sont souvent considérées comme moins strictes que celles en vigueur dans certains pays occidentaux. Les conditions dans les fermes intensives peuvent être problématiques, en particulier pour les poules pondeuses et les porcs.

 

Conclusion : du progrès à faire !

Il existe au Japon plusieurs organisations non gouvernementales dédiées à la protection des animaux, comme ALIVE et JAPCA (Japan Animal Protection and Conservation Association). À noter que le mouvement pour les droits des animaux est moins développé qu’en Occident, bien que la sensibilisation s’accroit, notamment parmi les plus jeunes (et heureusement).
De plus en plus de personnes se tournent vers l’adoption d’animaux provenant de refuges plutôt que l’achat en animalerie. Cela est particulièrement encouragé par les jeunes générations, qui sont plus sensibles aux questions de bien-être animal.

Sous la pression des ONG et de certains membres du public, il y a une demande croissante pour que les animaleries revoient leurs pratiques.
En bref, on progresse mais petit à petit !

Ne contribuons pas à la maltraitance animale et renseignons-nous un maximum avant le voyage !!

Merci d’avoir lu jusqu’au bout et n’hésitez pas à me partager vos expériences ou vos points de vue 😊

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